Bad to the Bone #12, mars 2018
"Gold & Silver. Daguerréotypes, ambrotypes et ferrotypes de la ruée vers l’or", Luce Lebart, p.174-181.
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"S’enrichir du métal le plus précieux, figer dans le métal sa propre image, voilà deux grands mythes, deux rêves fous qui, au milieu du XIX e siècle, deviennent réalité. Ils furent légion ceux qui, dans la seconde moitié du siècle, quittèrent tout pour chercher de l’or en Californie. À l’aube des années 1850, la rencontre entre ces nouveaux Argonautes et le daguerréotype, procédé argentique tout juste inventé, est immédiate et intense. Cette rencontre est aussi relativement brève. En effet, tandis que dans les années 1870, les villes-champignons de Californie se transforment peu à peu en villes fantômes, le miroir de Daguerre, désormais obsolète, fait place à des procédés instantanés plus proches de ceux qui jalonneront notre XX e siècle. [...]
Les Argonautes
Ils braquent l’objectif de leur regard intense. Adolescents ou hommes d’âge mûr, ils respirent l’énergie malgré la fatigue. Leurs vêtements ne sont guère reluisants, mais leurs yeux brillent d’un éclat semblable à ce métal dont tous rêvent. Le goût de l’aventure coule dans leurs veines. Ils incarnent un nouveau rêve américain, celui de la richesse immédiate, obtenue en un éclair par un mélange d’audace et de bonne fortune. [...]
Ils braquent l’objectif de leur regard intense. Adolescents ou hommes d’âge mûr, ils respirent l’énergie malgré la fatigue. Leurs vêtements ne sont guère reluisants, mais leurs yeux brillent d’un éclat semblable à ce métal dont tous rêvent. Le goût de l’aventure coule dans leurs veines. Ils incarnent un nouveau rêve américain, celui de la richesse immédiate, obtenue en un éclair par un mélange d’audace et de bonne fortune. [...]
Paysages d’exploitation et cadastre sauvage
Dans la « montagne dorée », les terres reviennent à qui les exploite. Dès lors, les terrains sont réputés appartenir aux prospecteurs. Dans ce contexte, les photographies purent permettre de revendiquer telle ou telle parcelle comme d’attester son exploitation. Rares sont les paysages sans mineurs prenant ostensiblement la pose. Cette forme de « cadastre sauvage » a immanquablement généré conflits et violences, intimidations et meurtres. Nombre d’Amérindiens furent attaqués et chassés de leurs terres, les tensions raciales et ethniques se cristallisèrent. [...]"
Dans la « montagne dorée », les terres reviennent à qui les exploite. Dès lors, les terrains sont réputés appartenir aux prospecteurs. Dans ce contexte, les photographies purent permettre de revendiquer telle ou telle parcelle comme d’attester son exploitation. Rares sont les paysages sans mineurs prenant ostensiblement la pose. Cette forme de « cadastre sauvage » a immanquablement généré conflits et violences, intimidations et meurtres. Nombre d’Amérindiens furent attaqués et chassés de leurs terres, les tensions raciales et ethniques se cristallisèrent. [...]"
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