Photographes : Jérôme Cortie, Florent Basiletti, Laure Tiberghein et Philippe Durand.
Le Jeu de Paume Lab est un compte Instagram entièrement dédié à la création Comment les artistes appréhendent-ils la singulière et imprévisible période actuelle ? Toutes les semaines, un acteur de la scène française contemporaine nous dévoile ses œuvres photographiques ou vidéos en écho à la thématique de la distance… Le Jeu de Paume, avec le ministère de la Culture, soutient les artistes en leur lançant cette invitation à réfléchir sur le moment que nous vivons et les changements en cours. “Nouvelles distances” est une programmation inédite à découvrir exclusivement sur @jeudepaumelab ! Abonnez-vous pour votre dose d’art hebdo. En avant la création ! Luce Lebart est l’invité du @jeudepaumelab durant le mois d’octobre 2021.
« En 2020, le premier confinement a généré dans le monde entier des images sidérantes de villes débarrassées de toute trace de vie humaine. Figée dans son propre asphalte, son béton et ses pierres, Paris semblait dormir en plein jour. Comme par magie, ces images nous plongeaient soudainement dans un passé lointain de la photographie : les places et les rues mais aussi les monuments de la capitale étaient habités du même vide que celui qui caractérise la plupart des vues photographiques du XIXe siècle. A cette époque les temps de pose long ne permettaient pas de saisir facilement les mouvements, ceux des foules ou des passants. La vie était pourtant dans la rue, grouillante et fumante. L’évacuation des habitants était aussi recherchée par les photographes dont l’objectif documentaire et utilitaire visait à mettre en valeur les détails et les caractéristiques des sites comme des architectures : la ville ressemblait à un décor de théâtre. Les restrictions sévères de déplacements individuels et collectifs ont contraint à l’immobilité, rebattant les cartes de notre rapport à la distance spatiale et sociale mais aussi temporelle. Le temps a semblé ralentir et le monde a pu parfois ressemblé à celui d’hier ou de demain dans ce que cette pandémie a pu avoir de positif… moins agité et plus silencieux, moins pollué et favorable à plus de biodiversité... Faire resurgir le passé, le réactiver aujourd’hui, faire œuvre avec lui et le propulser dans le futur… Telle est l’approche réunissant les quatre artistes français que je présente ce mois d’octobre, à l’invitation du Jeu de Paume. Plus précisément, c’est avec le passé de la photographie et son archéologie que dialoguent et se construisent les œuvres des quatre photographes ici réunis : Jérôme Cortie, Florent Basiletti, Laure Tiberghein et Philippe Durand. Leurs propositions ont en commun d’être travaillées par une obsession pour l’expérience du médium photographique et sa matérialité. »